jeudi 27 novembre 2014

Le sacro-saint droit à l'opinion

Bon, ceci est un premier billet issu d'un tweet et rédigé dans les transports. Par conséquent, il risque d'être encore plus décousu que d'habitude.

Je suis quelqu'un de tolérant.

Ou du moins j'essaye. J'ai des réflexes acquis (ou innés) que je ne nierai pas. J'ai aussi naturellement plus d'affinités pour certains caractères et les gens proches de mes opinions et/ou de mes intérêts. Celui au fond de la salle qui a balancé "donc t'aimes personne ?" sort. Ou pas, vu que j'aurais trouvé la répartie plutôt amusante. Cependant, pour autant que la personne en face de moi respecte quelques règles qui me semblent essentielles et non discutables, je peux accepter pas mal de choses.

Comme ce n'est pas quelque chose que j'ai déjà cherché à formaliser, la liste ci-après n'a pas revendication d'exhaustivité ni d'absolue justesse mais je compte par exemple non négociable :
- l'acceptation de principe de l'universalité et de la réciprocité de la valeur humaine et des interdits qui y sont liés (pas de sous genre parmi le genre humain, que ce soit ethnie, sexe, ou autre. Comprendre que ce que l'on fait, on peut nous le faire et l'accepter)
- la volonté générale de ne pas nuire (assez logique si on applique le précédent principe) sauf nécessité
- l'acceptation des différences d'opinion pour peu qu'elles valident les présents critères, et donc ne pas chercher à imposer son mode de pensée
- la non association des personnes aux opinions, car celles-ci peuvent changer et sont éminemment contextuelles. Une personne n'a pas nécessairement eu la possibilité, ou en tout cas a pu rencontrer des conditions contraires à l'établissement de ce que je considère comme une opinion "tolérable"
- la volonté de bonne foi et de respect de la logique. J'adore l'absurde et les jeux sur le langage, mais pas dans ce contexte
- l'acceptation que soi-même comme les autres peuvent faire des erreurs. En revenir. En commettre d'autres.

Et enfin, d'autres règles que je reconnais plus personnelle :
- tenter d'éviter la violence
- ne pas être (trop|agressivement) prosélyte (en dehors des règles suscités et de principes généraux). Et donc accepter des personnes ayant des opinions et mœurs très différentes.

Cela fait je le reconnais déjà beaucoup et pourtant j'aurais du mal à en supprimer une. Au final, je ne sais pas si je peux encore me dire très tolérant, mais cela me semblait nécessaire pour établir les bases de mon point de vue. Et notamment ma conviction qu'il faut accepter les opinions divergentes en tout sujet [modulo quelques principes].

Pourquoi alors titré-je "le sacrosaint droit à l'opinion", titre ouvertement critique quand on connait mon profond athéisme (qui pourrait valoir un billet si on me le demande gentiment). Alors que moi-même défendrais je l'espère ce droit si je le considérais menacé ?

Parce que

Tout ne peut pas s'appeler opinion

Il est possible d'avoir des opinions sur de nombreuses choses. Sur tout ce qui est subjectif mais également sur de nombreuses choses humaines où il n'y a pas de réponse simple, également sur ce que l'on ne peut pas en l'état ou dans l'absolu prouver. Le terme plus juste ici serait conviction, et non opinion, mais je me permets ici cet amalgame.

Cependant trop souvent le terme "liberté d' opinion" est, tout du moins en France mais pas uniquement, l'outil pour ne pas dire le masque qui sert à avancer ou défendre des préjugés voire des idées néfastes ou des contre-vérités pourtant établies scientifiquement en tant que telles (on ne se refait pas, j'ai un bac S et une formation prépa scientifique-école d'ingénieur).

Que diriez-vous si quelqu'un vous annonçait soudainement que 1+1=3 ? Je parle bien sûr en entiers naturels et selon la signification communément admise de ces symboles (car mon esprit retors voit déjà comment on pourrait valider cette formule).

Ou si quelqu'un vous affirmait soudainement que le rouge c'est la même chose que le bleu ? Alors qu'ils ont des longueurs d'ondes connues et qu'un œil sain les perçoit différemment. La perception d'un oeil malade signifie uniquement que la personne ne les différencie pas, pas qu'ils sont devenus égaux intrinsèquement.

Dans de telles conditions,  je ne peux pas "respecter" le propos.

Attention, j'ai bien dit le propos. Tant qu'il n'y a pas prosélytisme, violence ou abus sur un tiers, je respecte encore l'être humain. Et ce respect est essentiel, notamment si l'autre est de bonne foi. On peut tenter ou non de le détromper, mais rire ou être agressif n'apportera rien et ne grandira pas.
Pour autant, qu'on ne me parle pas de liberté d'opinion quand le vrai mot est liberté d'ignorance, de préjugé, de déni. Et si je ne le dirai pas (immédiatement) sous cette forme, au final, oui, je penserai "cette personne dit quand même bien de la m#rde" (pardon pour le manque de poésie). Et je n'aurai probablement pas envie de la fréquenter [si de telles opinions semblent durables].

Si l'étude des étoiles nous prouve l'expansion de univers et que certaines traces d'énergies semblent l'accréditer fortement, rejeter la théorie du Big Bang sans arguments solides autres que "je crois" ne l'est pas non plus.

Et quand la désintégration atomique prouve l'âge des dinosaures et que l'étude des drosophiles démontre le fonctionnement des mutations génétiques, que cette même génétique permet de retracer une partie de l'évolution, il m'apparaît difficile de respecter toute position créationniste - thème qui fut, je ne le cache pas, à l'origine de ce billet. Les intéressés des deux bords se reconnaitront - enfin, s'ils me lisent.

Et de façon encore plus évidente, le racisme (basé sur du vent), le sexisme (dans un sens comme dans l'autre, hors point précis où une différence homme/femme est scientifiquement établie) ou toute forme d'intégrisme ne peuvent pas se revendiquer du "droit à l'opinion".

Je pourrai même aller plus loin et sur terrain glissant en ajoutant que toutes les cultures ne se valent moralement pas, selon les règles énoncées au début, tout en rappelant que celles-ci sont des structures vivantes, vouées à évoluer (et mourir) et que par conséquent la comparaison, qui n'est déjà pas unidimensionnelle ni binaire, n'est de plus valable qu'à un instant. Et encore une fois, selon mes critères. Mais à ce glissement dangereux, j'ajouterai encore une fois que cela reste à distinguer de la valeur de l'individu - et ne présuppose aucun droit supplémentaire à l'élément que je considérerais supérieur, quand bien même j'aboutirais à une relation d'ordre.

Tout ce long message pour aboutir à une conclusion simple :
Le droit à l'opinion, c'est un peu comme la liberté d'expression.
Quand on l'invoque, la plupart du temps, c'est qu'on aurait mieux fait de fermer sa g...le.

(Woah, ce que je peux tartiner pour pas grand chose. Post sponsorisé par la RATP)

lundi 10 novembre 2014

L'horrible Ogre Microsoft : oui mais

 Ce billet n'apprend pas grand chose, n'invente rien. Cependant, si pour vous ou quelqu'un que vous connaissez, Microsoft = Mauvais, il contiendra peut-être certains idées sur lesquelles réfléchir.

Je me souviens, principalement quand j'étais encore au lycée (à l'âge d'or de Windows XP), avoir entendu de nombreux discours dont je retrouve encore parfois des échos aujourd'hui, qui semblent fondés sur la conception que Microsoft est l'équivalent informatique du grand méchant loup ou du monstre sous le lit, celui avec lequel on fait peur aux petits geeks, et que Windows est la pire chose qui soit arrivée à l'humanité après les maladies vénériennes.

Bon, il est probable que ma description soit quelque peu exagérée, mais je suis certain que vous avez compris de quoi je veux parler.

Vous avez raison de ne pas aimer Microsoft

Tout d'abord, je vais préciser que je suis loin d'être un fan absolu de la marque à la fenêtre (si après tout on appelle son ex-concurrent "marque à la pomme", je ne vois pas de raison de ne pas utiliser cette expression). Microsoft a certainement sorti certains produits atroces (Windows Me, Windows 98 première édition et Vista Service Pack 0, je pense à vous).
Son choix d'intégrer profondément certains outils secondaires à l'OS, notamment Internet Explorer (même si on pourra trouver également d'évidentes raisons pratiques pour packager un navigateur Web avec un OS moderne grand public) ou de très rarement suivre les standards (POSIX, affichage du contenu dans Internet Explorer, formats Office/OfficeX), sa mauvaise gestion du multi-disque et du partitionnement, son codage "en dur" dans l'OS du langage sont autant de raisons de le détester.
Et je ne parle même pas, ou plutôt si, de son incursion dans le domaine qui me tient depuis longtemps à cœur des consoles de jeux vidéo. Pour les plus jeunes d'entre vous (ou les plus néophytes dans ce domaine), la présence de Microsoft peut sembler évidente. 3 générations de consoles, ça n'est pas rien (après tout, SEGA n'en aura tenu que 4, considérant les Mark I, II et III comme une seule génération). Seulement, quand Microsoft est arrivé dans le monde des consoles, c'était avec une douceur, une finesse et une modestie qui ne sont pas sans rappeler certaines interventions militaires américaines, et des G.I.s fonçant à toute berzingue dans leur char Abrams sur fond de "The Roof is on Fire" (note du rédacteur : un Leclerc, c'est bien mieux. Mais plus cher. Oui, je peux aussi discuter matériel militaire). Bref, La génération "128 Bits" aura vu débarquer le géant américain, sûr de ses moyens et déjà triomphant, annonçant sans fausse modestie sa volonté d'être majoritaire en une génération (je cite ici de mémoire et sans certitude), persuadé que sa machine surpuissante écraserait la concurrence, bien aidée par leur trésorerie qui leur permettrait d'asphyxier leurs adversaires quitte à fonctionner longtemps à (lourdes) pertes. Ce qui, heureusement, n'est pas arrivé, bien que ces messieurs dussent très rapidement réviser à la baisse leur prix de vente (et par conséquent perdre leur argent encore plus vite qu'il n'était prévu). Oui, ce Microsoft-là, prêt à se saigner car persuadé que ses adversaires se videront plus vite de leur sang et prompt à enterrer un Nintendo dont il ne comprend pas la logique, vous pouvez le détester.

Bref, je ne suis pas un adorateur de Microsoft, de son style, et de bien de ses choix, mais je trouve souvent qu'on lui tape trop et trop facilement dessus. Combien parlent encore de Vista (OS sorti en 2006 et bien amélioré par son SP1, de 2008), ou les condamnent alternativement quand ils ne changent rien et quand ils essaient de tout changer (Windows 8 est excellent... si vous avez un écran tactile) ?

Mais je me place ci-après dans un rôle principalement d'utilisateur. Et s'il est important de ne pas être qu'un simple utilisateur, à la fin du débat, c'est quand même ce que l'on redevient.

Pour le grand public, un standard de facto bien pratique

Parce que tout le monde n'a pas le temps d'être un geek, sans pour autant vouloir tomber dans l'ordi écran, et parce que tout le monde n'a pas le budget ou l'amour du design de feu Steve Jobs (les esprits sarcastiques ajouteraient "parce qu'on a deux doigts à la main qui tient la souris"), avoir un OS de qualité commerciale, qui ne demande pas de savoir ce que signifie "récupérer sur les dépôts", ou "recompilation du noyau et mise à jour du bootloader", Microsoft est parfois un mal nécessaire.

Oui, des choses extrêmement faciles d'accès peuvent exister sous Linux, mais rien ou presque qui ne soit fourni "clé en main" et pour lequel l'assistance soit facile à trouver. Si pour vous, ça n'est pas grave, rappelez-vous que vous n'êtes qu'une minorité.

MacOS en fait autant ? MacOs en fait autant. Et c'est vrai que c'est encore plus "clé en main" que Windows puisque vous n'avez (presque) pas le choix, de la configuration, du design, de la couleur. MacOS est une alternative tout à fait valable sur les points précédents, je ne le nie pas. Mais une expérience plus contrainte, aussi.

Toute personne ayant subi des suites bureautiques alternatives à MS Office et ne reprenant pas fortement ses concepts (d'une manière qui aurait probablement ulcéré Steve Jobs s'il s'était agi de son produit si j'en crois ses déclarations à l'endroit d'Android) saura également reconnaître que Microsoft, ça n'est pas si mal. Et toujours en parlant d'Office, Microsoft sait aussi parfois faire preuve d'audace, comme en témoigne la "révolution" (douloureuse) que fut Office 2007 après des années d'immobilisme, avec une formule affinée ensuite dans les moutures 2010 puis 2013.

Et en tant que joueur, il faudrait penser à se réjouir également qu'une plateforme se soit imposée. Oui, il est possible de jouer sous Mac ou Linux, et faire tourner son premier jeu sous Wine (outil permettant de lancer directement sous Linux de nombreux programmes prévus pour Windows) est un plaisir en soi. Mais l'existence d'une plateforme OS unie majoritaire, à défaut d'être matériellement homogène, a très certainement été un élément important pour l’essor du jeu vidéo PC. Considérant combien il peut être compliqué de lancer un vieux jeu, imaginez un instant la catastrophe si le marché des OS avait été fortement fragmenté. Imaginez un instant le rayon "Jeux PC" découpé en 4, 5, 10 sous-sections. Oui, c'est un peu le monde des consoles, sauf que des consoliers, il n'y en a que 3, et que les chiffres de vente sur PC n'ont pas grand chose à voir. Je doute que cela aurait été viable pour de nombreux éditeurs et développeurs. Ceci tient plus de la conviction personnelle que de la démonstration toutefois, j'en conviens.

Mais oui : si vous êtes un geek pur et dur, vous pouvez parfaitement vous passer de Windows chez vous et de tout produit Microsoft.

Pour les entreprises, un gage de confiance

Et là, rien qu'à mon titre, j'en entends déjà certains rire comme des baleines.
Peut-être ont-ils raison. Oui, les produits Microsoft ne sont pas tous réputés pour leur fiabilité, ni leur simplicité dans les utilisations fines ou leur flexibilité. Cependant, quand vous achetez un produit Microsoft, en face vous avez quelqu'un. Et ça, pour une entreprise, c'est essentiel.

Pour une entreprise cherchant à se fournir en outil de travail informatique, les grands principes et l'élégance du code comptent assez peu. En revanche, avoir une solution fonctionnelle et un interlocuteur qui sera responsable de sa qualité, c'est essentiel. Or prenez une solution "libre" : coût 0, parfait. Le code pourra même être personnalisé si vous en avez le besoin et, bien entendu, les compétences (ou que vous payez quelqu'un pour le faire). Cependant, qui assurera le suivi, les mises à jour, la maintenance ? "La communauté" n'est pas, pour un grand groupe ou tout business n'étant pas en mesure de gérer lui-même son outil informatique, une réponse adéquate, ou rarement.

Cela n'exclut pas pour autant Linux (Apple n'étant plus que marginalement présent dans l'entreprise), puisque de nombreuses sociétés (Ubuntu/Canonical, Red Hat Enterprise, SUSE) proposent des OS commerciaux, même si sur base Linux. Toutefois, puisque vous ajoutez un coût (d'acquisition/de licence et éventuellement de support), et des restrictions (vous n'êtes plus libre d'y faire ce que vous souhaitez, sous peine de voir la responsabilité de l'éditeur s'envoler en cas d'incident), que reste-t-il hormis des principes - et un respect parfois relatif de certains standard -, que reste-t-il qui les différencie fondamentalement de Microsoft ?

Parfois (souvent), et j'ai pu y être confronté, on peut être tenté de faire des économies, de tout "libriser", ce qui permet de plus d'afficher de beaux principes. Si, pour une société spécialisée, cela ne posera peut-être pas ou peu de problèmes, les écueils sont nombreux. A vouloir monter des solutions "coût 0", vous encourez un risque non négligeable de perte de temps, et donc d'argent, dans le développement, pour une chimère bancale qui sera surtout "assurance 0". Microsoft, c'est (un peu) l'opposé de cela. Ça ne fait pas tout, ça ne fait pas toujours les choses exactement comme on le voudrait, mais ça fait beaucoup de choses, c'est documenté, c'est répandu (et donc scruté et analysé).

Par ailleurs, il serait faux de croire, et malhonnête de faire croire, à un cloisonnement de ces mondes. Ceux-ci sont très souvent entremêlés. Car au final, tout est question d'équilibre. Mon besoin est-il si spécifique qu'une solution sur mesure est rentable ? Les avantages (garanties, fonctions incluses, applications compatibles) proposés par Windows valent-ils le coût qu'ils représentent pour l'utilisation que j'en ferai comparativement à une solution sur laquelle j'aurai plus de maîtrise mais devrai produire un plus grand travail ?

Parfois, Microsoft propose la solution la plus rationnelle à votre problème. Ou la solution la plus rationnelle au problème de votre entreprise.

Et puis, s'ils n'existaient pas, qu'est-ce qu'on passerait du temps à taper sur Apple.

N'hésitez pas à réagir (avec modération) dans les commentaires. Après tout, ça n'est pas comme si vous étiez si nombreux que je ne peux plus suivre. J'ai bien conscience de ne faire ici qu’effleurer le sujet (la comparaison avec des acteurs du propriétaires open-source, par exemple, pourrait être développée).

L'auteur s'excuse pour les nombreuses coquilles et autres fautes présentes. Certaines ont déjà été supprimées, mais j'essaierai de faire une seconde relecture.

dimanche 9 novembre 2014

Quelques bases sur la sécurité et l'analyse de risque | Mais c'est quoi ton métier en fait ?

Je pourrais prétendre qu'on me pose souvent la question, mais ce serait profondément faux, notamment de part la faiblesse de mes interactions sociales extraprofessionnelles (d'aucuns me diraient associables. Ils n'auraient pas totalement tort).

La sécurité (et pourquoi c'est pas tous les jours faciles)

Je ne parle ici que de la sécurité telle que je la connais et travaille. La sécurité des informations et des systèmes d'information, comment on l'évalue, l'améliore. Certains concepts pourront aisément se transposer, d'autres non. Je ne parle pas de sécurité physique (ou à la marge), je ne parle pas de sécurité au sens social non plus.

Quand je dis que je travaille dans la sécurité, cela signifie que je travaille sur des projets à garantir la meilleure protection des actifs. Seulement, comme le monde est toujours affaire de pragmatisme, cela n'est à faire qu'en regard du "coût" au sens propre comme au sens figuré qu'a cette sécurité.

La sécurité est une activité toujours difficile à financer et à vendre par nature. Essayer de trouver pourquoi avant de lire la phrase suivante.



Si vous vous êtes déjà posé la question sans y avoir été confronté et globalement si vous avez trouvé la réponse, bravo. La sécurité est difficile à financer car elle n'a pas pour but de faire gagner de l'argent mais uniquement d'éviter d'en perdre. C'est tout bête, ça peut sembler évident, mais cela rend toujours plus difficile de débloquer un budget car vous ne pouvez qu'exceptionnellement exhiber un "gain potentiel" à ceux qui détiennent les cordons de la bourse, et les rares fois où c'est le cas, c'est parce qu'il y a déjà eu perte.

La sécurité, c'est aussi être vu comme un gêneur et un poseur de contrainte par les gens qui travaillent, à raison, et donc se faire parfois (souvent) des ennemis. Et c'est également être "responsable" si, malgré tout, quelque chose se passe mal.

Bref, travailler dans la sécurité, c'est un peu une vocation. Surtout que la plupart du temps, vous ne parlez pas chinois à vos interlocuteurs, vous leur parlez en ancien égyptien.

Risque, vulnérabilité, menace, actif, impact...

 Le problème de la sécurité, c'est que c'est un concept très vaste (même en le restreignant au champs énoncé).


Du coup, comme tout sujet, elle a son vocabulaire. Et notamment, ceux d'un champs que je pratique et qui est lié à la norme ISO 27005 (pour ceux qui souhaiteraient approfondir le sujet), l'analyse de risque.

Désolé, la suite pourra sembler un peu barbante, mais elle est nécessaire.

Dans tout système, et je parle là tant d'un système d'information qu'un système physique, on peut identifier des actifs primaires ou secondaires.
  • Les actifs primaires portent ou produisent de la "valeur"
  • Les actifs secondaires ne sont là eux que pour permettre l'utilisation ou le bon fonctionnement des actifs primaires.
En gros, dans votre repas, la fourchette et le couteau sont des actifs secondaires qui permettent à votre steak d'avoir sa valeur (être mangé et donc dégradé en énergie par votre corps).

Ces actifs peuvent porter une vulnérabilité, c'est à dire une faiblesse qui peut être exploitée par une personne malveillante ou même accidentellement.

Sur une autre comparaison un peu plus claire, prenons comme système un coffre-fort (actif secondaire) protégeant votre précieux (actif primaire). Il se trouve que votre coffre-fort a une très bonne serrure, résistante et inviolable (nécessite une empreinte palmaire et de l'iris avec identification par capteur et caméra thermique qu'il ne s'agît pas d'un organe arraché ou contrefait, soyons fous). Mais ce coffre a un fâcheux défaut : ses charnières sont un peu faibles. Voilà la vulnérabilité. Une action mécanique volontaire ou involontaire sur la charnière peut arracher/déboîter la porte.

Se dessine alors un scénario de menace : un cambrioleur avec un pied de biche peut réussir à forcer votre coffre et s'emparer de votre précieux. La menace plus générale est donc le vol de votre précieux.

Maintenant, il faut encore identifier l'impact de la réalisation de cette menace : une perte en argent (le coffre contenait vos économies), un problème d'image (le coffre contenait une VHS de vous en charmante compagnie lors de vacances ce qui pourrait compromettre votre carrière politique ou votre mariage), juridique ou réglementaire (vous encourez une amende pour la perte du contenu et/ou sa diffusion), opérationnel (le coffre contenait les clés de votre voiture, oui vous êtes parano, il vous faudra donc vous déplacer à pieds. Espérons que vous n'êtes pas VRP), ou humain (le coffre contenait l'antidote contre le technovirus qui parcours votre corps. Si vous n'en trouvez pas, vous risquez de vous transformer définitivement en cyborg décérébré).

Le risque, ou plutôt le niveau de risque, c'est le produit de la probabilité de survenance du scénario par l'impact.

Risque = Probabilité x Impact

Si seul un kryptonien armé d'un pied de biche en adamantium peut ouvrir votre coffre, vous pouvez y déposer tout l'or du monde ou l'anneau unique.
Si votre coffre contient votre liste de courses pour ce soir... vous avez plus de chance de l'oublier qu'autre chose, autant jeter le coffre ou le laisser ouvert.

Voilà, mon métier, actuellement, c'est jongler avec ces concepts. Analyser des projets, plus ou moins avancés, pour identifier les vulnérabilités, évaluer ou faire évaluer les impacts par des gens en ayant la capacité, et proposer des solutions visant à réduire le risque (pas forcément le supprimer), lesquelles devront être arbitrées en fonction de leur coût (en argent, mais également en désagrément) comparativement aux menaces contre lesquelles on se protège.



Si ce billet vous a semblé intéressant, si vous notez une erreur ou souhaitez que je développe un point dans les limites de mes capacités, n'hésitez pas à le signaler.
Si je ne chasse pas le clic, vous avez toutefois le droit de relayer cette adresse à qui serait intéressé.

[Presentation, ou|or] Une bouteille à la mer || Throwing a (digital) bottle into the (internet) sea

Bonjour,

Si vous êtes ici, je suppose qu'il serait de bon ton que je présente ci-après mes intentions quant à ce blog. Peut-être, même, que je me présente sommairement.

Enfin, la lecture de ce post est totalement facultative. Vérifiez-en la longueur, et n'hésitez pas à le passer. Mais pour les courageux, ou les suicidaires, voici :

Pourquoi ce blog

Excellente question à laquelle je ne suis pas, pour l'heure, capable de répondre totalement.

Ce blog est avant tout là pour me permettre de disposer d'une plateforme sur laquelle je puisse m'exprimer ou réagir sur les divers sujets qui peuvent m'intéresser ou sur lesquels je pense avoir quelque chose à dire.

Je ne l'ouvre toutefois qu'après de longues hésitations. En effet, j'estime qu'internet, outil merveilleux à bien des abords, possède la fâcheuse qualité également de noyer les discours pertinents dans la masse : tout le monde peut s'exprimer, et ce ne sont pas nécessairement les plus compétents qui sont les plus lus / relayés / partagés. En ouvrant ce blog, je participe donc en un certain sens à ce que je déplore moi-même, ne pouvant pas me prétendre un expert mondial ou même national dans aucun domaine, ou un pédagogue extraordinaire (ce pourquoi je n'ai, de plus, aucune formation). Et parallèlement, il est probable que je passe plus de temps à rédiger ces billets que la somme de mes visiteurs ne passeront à les lire, ce qui devrait normalement me porter à remettre en cause la pertinence de ma démarche.

Toutefois, suite à quelques occurrences où, au hasard du web, je me suis retrouvé confronté à un besoin d'expression que ne pouvaient satisfaire complètement les champs "réaction" ou "commentaire", j'ai finalement sauté le pas.

Pour quoi faire, ce blog

Nous avons la cause, nous avons le contenant. Encore faudrait-il s'interroger sur le contenu.

Comme esquissé précédemment, ce blog a pour objectif initial de me permettre d'exprimer mes points de vues de façon non nécessairement structurée et non limitée, en réaction à des sources diverses ou spontanément.

Vous remarquerez que ni le titre du blog ni les propos précédents ne délimitent son ou ses thèmes, et cela est normal car ce blog n'est pas à concevoir comme une œuvre unique. Il est cependant probable que les propos s'orientent vers des sujets qui me sont habituels. La sécurité, informatique et des systèmes d'information principalement, en sera un (si j'ai du courage, il se pourrait que certains articles suivent afin de présenter des concepts de la sécurité, avec le plus de justesse possible tout en essayant d'être accessibles aux néophytes), la photographie pourrait en être un (mais je ne pense pas être en mesure d'y enseigner quoi que ce soit). L'informatique en général et les jeux vidéos en particuliers pourraient l'être. Des thèmes plus difficiles à aborder paisiblement sur internet pourraient également s'y adjoindre, comme l'anti-sexisme, mais probablement pas de politique sur le fond. Enfin, toute œuvre (film, livre) ou évènement suscitant chez moi une réaction particulière pourra y trouver sa place.


Je ne pose également aucun présupposé quant à la fréquence et à la longueur de mes publications. Il est malheureusement à craindre que, selon mes mauvaises habitudes récurrentes, ce blog ne tombe rapidement et/ou régulièrement en friche. Mais il pourra également rescuciter.

Par qui, ce blog

Parce que je ne pense pas que cela vaille un article en soi, je conclurai ce billet par une présentation de son auteur.

Tout d'abord, ce blog restera sur le principe du pseudonymat. Je n'exposerai pas et ne souhaite pas que soit exposé mon identité personnelle en ces billets, ni d'élément permettant facilement de m'identifier. J'ai conscience que ma personnalité est "traçable" sur Internet, assez facilement même, cela n'est pas pour autant une raison pour l'afficher. Toute personne contrevenant volontairement à cette règle, et quelle qu'en soit la raison, pourra faire l'objet de poursuites.

Cela ne signifie par ailleurs nullement que je n'assume pas mes propos : l'ensemble des propos que je tiendrai ici sont les miens. Ils peuvent être erronés, et n'exprimeront que ma pensée à l'instant de la rédaction (par honnêteté, je tenterai de privilégier l'erratum ou la mise à jour à la suppression). Je les assume donc, tout en me réservant le droit comme à tout être de changer d'avis, et revenir sur mes opinions précédentes.

Je ne suis ni journaliste, ni professeur ou membre d'une quelconque profession liée à l'information ou à la formation/éducation. Ou si, mais en un autre sens : je travaille activement dans ce que nous appelons les systèmes d'information. Pour le très grand public : l'informatique.

J'ai une formation d'ingénieur, et quelques années d'expériences (comptez une naissance dans le milieu des années 80, un cursus classe préparatoire-grande école standard, cela fait donc environ 5 ans à date de rédaction de cet article, fin 2014).  Je suis plus précisément formé et j'exerce dans le domaine de la sécurité. N'imaginez pas en moi un hacker ou un cracker, repenti ou non, ni même un contre-hacker programmant des défenses. Bien que de background technique (je sais peu ou prou expliquer le fonctionnement de toute pièce d'un ordinateur, d'un OS, d'un programme, les aspects physiques comme informatique des communication réseau) je me contente aujourd'hui d'un rôle majoritairement fonctionnel. Si cela ne vous parle pas, ce n'est pas grave, c'est justement l'une des thématiques que l'on pourra aborder.

Je suis de manière discontinue également un photographe amateur. Mais aujourd'hui, tout le monde est photographe amateur. Je le suis malgré tout un peu plus que beaucoup, ayant commencé jeune sur un vénérable compact argentique (après avoir usé de trop nombreux appareils photos jetables Kodak) qui m'a appris à ne pas gâcher de la pellicule et des bases de compositions et gestion des lumières apprises sur le tas, et pris ensuite le virage du numérique dont j'ai déjà usé 2 compacts et 2 reflex/pseudo reflex. Je n'ai pas de réelle formation, autre que quelques cours et de la lecture, l'essentiel étant présent sur le net.

Je suis, depuis presque aussi longtemps, un joueur de jeux vidéo. Comme beaucoup de ma génération, j'ai grandi avec la succession des mythiques consoles Nintendo, depuis la Nes et la Gameboy jusqu'au duo actuel Wii U / 3DS, et joue également sur PC. J'exècre toutefois profondément les FPS militaires et à peine moins les simulations sportives sérieuses autant que les Candy Crush et autres mini-games champions de l'achat in-app ce qui, au final, m'exclue de deux des principales populations de ce secteur si j'en crois les chiffres.

Je suis profondément un geek et un otaku (au sens européen du terme). Sans être incollable, je suis assez difficile à mettre en défaut sur les superhéros Marvel et compétent en DC, lis sélectivement mais régulièrement des manga, possède une dizaine de gunpla (maquettes en plastique à monter sans colle ni peinture dérivées des univers Gundam), 2 épées dont une réplique d'Anduril (j'assume) et ai su parler passablement le Quenya et le Sindarin (les langues elfes principales de l’œuvre de JRR Tolkien). Je confesse également la possession d'une cinquantaines d'oeuvres dérivées de l'univers Star Wars (pré-acquisition par Disney et donc désormais majoritairement "hors continuité").

Je suis également un amoureux des langues dont je regrette de ne pas en parler plus (un anglais de cuisine fluent, un espagnol, pardon castillan, qui n'a pas à rougir, un allemand qui rouille, un japonais qui fait tiép', et un latin dont on ne parlera pas). Je suis assez radical, tenant souvent ferme à des valeurs même si j'ai parfois du mal à être à la hauteur de mes propres attentes. Mes parents m'ont appris les valeurs de tolérance universelle et d'ouverture aux autres que je tente de respecter tout en restant réaliste.

Mais comme j'ai également beaucoup de défauts, je citerai ceux-ci : je suis un procrastinateur devant l'éternel, j'ai la hantise de l'échec et du ridicule, et, comme vous avez déjà pu le remarquer, j'écris des pavés et digresse facilement.

Avec cela, vous en savez je pense assez sur moi. Ah si : je suis également français, et gaucher. Et de sexe masculin.



Voilà, c'est tout.
Si vous êtes arrivés jusqu'ici, je vous en remercie et m'excuse du temps perdu (ah oui : je m'excuse tout le temps, autre défaut).
Si vous avez encore des questions relatives aux thèmes de cet article, n'hésitez pas.

Bonne lecture, et bienvenue